Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de la famille
Visiteurs
Depuis la création 13 627
Derniers commentaires
Archives
8 octobre 2007

L'ennemi Intime de Florent-Emilio Siri

Avec Benoît Magimel , Albert Dupontel , Aurélien Recoing
durée : 1h 48min

Lennemi_intimeRésumé :

Algérie, 1959. Les opérations militaires s’intensifient. Dans les hautes montagnes Kabyles, Terrien (Benoît MAGIMEL), un lieutenant idéaliste, prend le commandement d'une section de l'armée française. Il y rencontre le sergent Dougnac (Albert DUPONTEL), un militaire désabusé. Leurs différences et la dure réalité du terrain vont vite mettre à l'épreuve les deux hommes. Perdus dans une guerre qui ne dit pas son nom, ils vont découvrir qu'ils n'ont comme pire ennemi...


Mon avis : Très très bien

Malgré quelques grincheux qui pensent qu'on ne peux aimer ce film que si nous sommes des nostalgiques de la colonisation, je pense que ce film mérite largement que l'on paye sa place.
Je le situe entre Platoon, Apocalypse now pour le traitement visuel et psychologique de la guerre et La bataille d'Alger de G. Pontecorvo pour sa justesse de traitement.

Sans prendre parti il démontre, s'il en était besoin, que la guerre tue des humains et laisse les survivants détruis, quelles que soient les bonnes ou mauvaises raisons qu'on leur donne.

On ne peut pas exiger d'un film qu'il soit parfait, et pour qui ?, mais grâce, notamment au jeu des acteurs, A. Dupontel grandiose en digne fils de Barnes (Platoon), B. Magimel, juste, en fils de taylor (Platoon) - pas de rédempteur comme Elias (Platoon)-, aux images, superbes, au rythme, juste, le film s'en rapproche autant qu'il est possible.

Critiques :


Première

Comment d’honnêtes hommes pleins d’idéaux peuvent-ils se transformer en bourreaux atroces ? Cette réflexion sur la guerre d’Algérie, très peu abordée au cinéma, est le thème central du film de Florent-Emilio Siri. C’est à l’aide d’une mise en scène réaliste que le réalisateur montre le contexte qui a permis à la barbarie de l’emporter sur l’humanité. La puissance du film doit beaucoup à la prestation de Benoît Magimel. Il parvient à se glisser dans la peau d’un jeune lieutenant idéaliste qui devient peu à peu un tortionnaire fou. À l’instar de nombreux films sur la guerre d’Algérie, L’ennemi intime ne se contente pas d’effleurer le sujet de la torture. Impossible de rester indifférent.

Eve Gimenez


Télérama, Samedi 06 octobre 2007

La guerre d'Algérie, ou le trou noir de la mémoire française. Et de son cinéma. Tandis que les Américains ont vite et souvent porté la guerre du Vietnam à l'écran, les cinéastes français se sont rarement emparés de cet épisode. Rien qu'à ce titre, le film de Florent Emilio Siri est un événement. D'autant qu'il tourne le dos à l'option purement militante pour s'afficher résolument populaire : c'est bien un film de guerre, un grand spectacle, une superproduction avec stars (Albert Dupontel et Benoît Magimel, saisissants de vérité) et paysages grandioses de montagnes (filmés dans le somptueux Moyen Atlas marocain). Voilà pour la forme. Pour le fond, la crédibilité du propos historique tient en un nom : Patrick Rotman.

Hanté par la guerre d'Algérie, ce documentariste de renom lui a consacré, en 2001, un exceptionnel documentaire télé déjà baptisé L'Ennemi intime. Il signe le scénario de cette fiction, avec un objectif clair : montrer la complexité de cette guerre, les dilemmes imposés à tous les combattants, l'engrenage des violences. Tordre le cou au manichéisme et au politiquement correct. Kabylie, 1959. L'armée française « maintient l'ordre » en Algérie. Une section française emmenée par un sergent brillant et blasé (Albert Dupontel) accueille un jeune lieutenant bardé d'idéaux.

Du point de vue narratif, ne pas espérer le moindre suspense. En voyant arriver Magimel, la chemise impeccablement rentrée dans le pantalon, ses principes en bandoulière, on imagine trop bien le gouffre qui va s'ouvrir sous ses pieds. De même,

chaque problématique s'illustre mécaniquement : que faire du prisonnier que l'on a ordre d'exécuter et qui a combattu en 1939 pour la France ? Comment protéger ses indics ? Comment ne pas recourir à la torture quand on voit les siens torturés et tués ? Cette accumulation d'hypothèses fait du film un exercice démonstratif parfois lourd.

Mais la manière est spectaculaire, avec des scènes à couper le souffle : la découverte silencieuse d'un village désert après le massacre de ses habitants ; les plans vertigineux d'un groupe de combattants, à flanc de montagne, après un bombardement au napalm. Au fond, le film a les forces et les faiblesses de sa scène centrale, confrontation entre notre héros aux idéaux malmenés et un capitaine, figure de la résistance, qui a renoncé aux siens (Marc Barbé, parfait). Ce dialogue sur les enjeux et méthodes de cette guerre est attendu, presque trop « pédago ». Pourtant, fortement incarné par des comédiens talentueux, et porté par un scénario honnête et courageux, il sonne juste.

Juliette Bénabent


Le Monde

(...) L'ennemi intime devient un film qui saute à la figure, une histoire sanglante dont les protagonistes sont percés de balles, brulés au napalm, torturés. (...) le scénario de Patrick Rotman ne rechigne pas à recourir aux clichés du film de guerre (qui relèvent plutôt du vocabulaire hollywoodien que du cinéma français). Heureusement, le scénario laisse leur place à d'autres préoccupations. Il inscrit systématiquement l'histoire de la guerre d'Algérie dans celle de l'armée française (...) Cette difficulté à embrasser tous les enjeux de cette guerre unique par les séquelles qu'elle a laissées (en 1964, qui en voulait encore à Ludendorff ?) n'est pas forcément à porter au discrédit de Florent-Emilio Siri. Elle est aussi la mise en scène d'un échec qui fait qu'à ce jour la guerre d'Algérie n'a pas encore trouvé la paix dans la conscience collective. En choisissant d'évoquer ce moment de l'histoire en termes guerriers, L'ennemi intime fait au moins œuvre de lucidité.

Thomas Sotinel
 

Publicité
Commentaires
Le blog de la famille
Publicité
Catégories
Publicité